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La furie fiscale des partageux, cause première du déclassement de la France

  • Photo du rédacteur: Henry de Lesquen
    Henry de Lesquen
  • il y a 2 jours
  • 14 min de lecture

1. Toujours plus d’impôts

D’accord, le terme de « partageux » est désuet, il fleure bon son XIXe siècle, mais il exprime mieux que tout autre le tropisme égalitaire des Français qui est à l’origine du déclassement de notre pays. Il faut donc le remettre à l’honneur. L’idée simpliste qu’il faut et qu’il suffit de détrousser les riches pour engraisser les pauvres est en dernière analyse la vraie raison du concours Lépine de la fiscalité auquel se sont livrés les députés lors de l’examen du budget. Tout cela heureusement en pure perte puisqu’ils n’ont même pas été capables de s’entendre et de passer les compromis qui auraient permis l’adoption du texte. On peut donc pousser un « ouf » de soulagement, car les démagogues que les Français ont élus, qu’ils soient au RN, au PS ou à LFI, sans oublier les macronistes, un peu moins critiquables quand même à cet égard, avaient augmenté les prélèvements obligatoires de 1% du PIB, alors qu’ils sont déjà à 45% du PIB selon les calculs de l’office européen des statistiques Eurostat, soit le plus élevé de l’union européenne. Songez-y : l’État confisque presque la moitié du revenu national. Il faut appeler les choses par leur nom : nous sommes dans un État socialiste. Encore ce calcul ne tient-il pas compte des dépenses publiques financées par les emprunts, qui sont les impôts de demain.

Bien que la terminologie officielle distingue l’impôt proprement dit des cotisations sociales dans l’ensemble des prélèvements obligatoires, tout est impôt en réalité, dans le vrai sens du mot, puisque les « cotisations » sociales sont imposées par l’État. Peu importe qu’elles soient censées être la contrepartie des prestations sociales, car, d’une part, le lien qui existe entre les deux est bien plus lâche que dans un vrai régime d’assurance, et, d’autre part, il va de soi que les impôts au sens strict ont bel et bien une contrepartie, notamment en termes d’équipements publics comme les routes.


2. Le partage du gâteau

L’idée qu’il suffirait de prendre aux riches pour améliorer le sort des pauvres est simpliste. Elle suppose que la richesse nationale est comme un gâteau qu’il faudrait partager équitablement. Il faudrait donc redistribuer par l’impôt les revenus et les patrimoines. Or, la question première n’est pas celle de la distribution des richesses, elle est celle de la production, donc de la création de richesses. Or, l’excès d’impôt décourage l’activité et l’effort des hommes et ralentit la croissance de l’économie, quand elle n’aboutit pas à la décroissance. Il peut même réduire les recettes fiscales. « Trop d’impôt tue l’impôt », s’était écrié le président Mitterrand dans un moment de lucidité.

On connaît à cet égard la courbe de Laffer. Il paraît que l’économiste américain Arthur Laffer l’avait dessinée sur la nappe au cours d’un déjeuner. Si l’on trace la courbe des recettes fiscales en fonction du taux moyen de l’impôt, pour faire simple, dans des coordonnées cartésiennes, on voit bien qu’il est égal à zéro si le taux est à zéro, mais qu’il est encore à zéro si le taux est à 100%, car nul n’aura plus alors de raison de travailler ou d’épargner... à l’exception sans doute des moines dans un couvent. Il est évident qu’entre ces deux extrêmes, la courbe doit avoir un maximum.


Courbe de Laffer.
Courbe de Laffer.

On peut plus savamment, bien que ce soit parfaitement intuitif, faire appel aux mathématiques et au théorème de Rolle. En théorie, bien sûr, on peut imaginer que la courbe de Laffer ait plusieurs bosses, mais elle est sans doute plus simplement dans la réalité une courbe en cloche. Il s’ensuit que, si l’on se situe à droite du taux qui donne la recette maximum, il faut diminuer le taux de l’impôt pour accroître son produit. Tout porte à croire que la France est d’ores et déjà et depuis longtemps dans cette situation paradoxale. Il faut donc réduire l’impôt au lieu de l’augmenter pour réduire le déficit de l’État.

La mentalité partageuse vient sans doute du fond des âges. Au paléolithique, nos ancêtres, qui ne connaissaient ni l’agriculture ni l’élevage et qui vivaient donc exclusivement de chasse, de pêche et de cueillette, formaient de petits groupes de quelques dizaines de personnes. Les hommes chassaient ensemble, les femmes cueillaient ensemble, et l’on devait partager le produit de cette activité collective. Il n’y avait ni propriété ni marché. On donnait à chacun selon ses besoins, dans la limite de ce que l’on avait pu « produire » par la chasse et la cueillette. Cet état de la société a duré pour les hommes, pour le genre homo, quelque deux millions d’années et ce n’est que depuis dix mille ans environ que les hommes ont commencé à en sortir. Autant dire que le goût du partage est inscrit dans nos gènes. La civilisation nous demande un effort pour nous en départir.

Tous les peuples ont hérité de la mentalité partageuse et c’est elle qui a fait le succès du communisme, du socialisme et de la social-démocratie, mais la France est malheureusement en pointe à cet égard. Cela vient apparemment de l’horrible révolution de 1789, quand la populace a pris le pouvoir au nom de l’égalité. « Liberté, égalité, fraternité » : notre pays est le seul au monde à avoir mis le mot « égalité » dans sa devise nationale. Le mot est chargé d’ambiguïté. Au départ, il visait simplement l’égalité fiscale et l’abolition des privilèges de la noblesse, qui avaient mauvaise réputation. Mais la gauche, qui est l’expression idéologique de l’utopie égalitaire, qui assimile la justice à l’égalité, en a fait un mantra en vue de réaliser l’égalité des conditions. Si l’on se souvient en outre que le conseil constitutionnel, dans une décision ahurissante, aussi scandaleuse que cosmopolite, a invoqué le principe de « fraternité » qui est dans la devise pour l’appliquer aux étrangers, pis encore, aux immigrés illégaux qui nous envahissent, afin de disculper un petit salopard, un traître à la patrie, qui aidait les « migrants » à franchir illégalement la frontière, on voit qu’il serait urgent de préciser la devise, qui devrait être :

« Liberté individuelle, égalité civique, fraternité nationale ».

Le partage est un mirage qui nous mène au désastre. Si la mentalité partageuse a des origines lointaines, elle s’appuie concrètement sur un très vilain sentiment, et même sur un ressentiment, qui est, on le sait, un péché capital : l’envie. « Pourquoi lui et non moi ? » est, il faut l’admettre, une pensée qui peut venir spontanément à tous et à chacun. Et c’est l’envie que les pauvres nourrissent envers les riches qui est exploitée par les démagogues pour se faire élire et réélire. L’envie et le ressentiment sont les moteurs de la lutte des classes sociales, phénomène regrettable, mais inévitable dans toute société complexe. Pour être juste, il faut reconnaître que s’ajoute à ces vilains penchants un sentiment d’appartenance sans lequel la lutte des classes serait un vain mot. Du reste, pour ce qui est de la bourgeoisie et même de la classe moyenne, ce n’est pas l’envie envers ceux qui sont encore plus riches qui domine, mais bien plutôt, hélas, le mépris pour les classes populaires. La lutte des classes est aussi déplorable qu’inévitable, mais le sentiment d’unité nationale permet de la dépasser, à condition que la politique économique et financière soit juste et soit bien comprise comme telle, ce qui suppose un important effort de pédagogie.


3. Rationalisation du ressentiment

On sait que Marx a soutenu, bien à tort, au début du Manifeste du parti communiste, que la lutte des classes était le moteur de l’histoire. Le marxisme est une tentative frauduleuse de travestir la vérité économique et historique pour servir la propagande d’un parti. Il a donc adopté avec enthousiasme la théorie de la valeur-travail qui avait été avancée par un autre Juif, David Ricardo. Or, cette théorie, chez l’un comme chez l’autre, est absurde et ne repose sur aucun argument sérieux. Il va de soi que le travail, par les salaires versés aux travailleurs, est une bonne partie du prix de revient des produits, mais il faut y ajouter le coût du capital et donc la rémunération de l’épargne. De plus, le travail n’est pas homogène et la différence de salaire entre l’ouvrier et l’ingénieur dépend de la valeur que l’on donne à l’un et à l’autre sur le marché du travail. La prétendue valeur-travail renvoie à la valeur du travail. Il a fallu attendre les années 1870, avec Menger, Jevons et Walras, pour que la science économique se dote enfin d’une théorie valable de la valeur, qui est déterminée par la loi de l’offre et de la demande sur le marché, en sorte que c’est la productivité marginale des facteurs de production, dont le travail, dans sa diversité, qui fixe leur prix, donc le salaire. Cependant, outre l’absence de preuves et les impasses évidentes de la théorie de Ricardo et de Marx s’agissant du coût de capital et de l’hétérogénéité du travail, on savait depuis belle lurette que c’était la rareté qui était l’aporie de l’analyse économique et que celle-ci était en partie indépendante du coût de production. Si, en voyage d’agrément à Sri Lanka, vous ramassez une émeraude sur le chemin, cela ne vous aura coûté que l’effort de vous baisser, et pourtant cela vous rapportera gros…

Si Marx a adopté avec enthousiasme la théorie de la valeur-travail, c’est qu’elle lui permettait de bâtir son système idéologique en introduisant la notion de plus-value et en détournant le mot « exploitation » de son sens premier. Si c’est le travail et lui seul qui crée la valeur des marchandises, alors le patron, l’employeur, le capitaliste, empoche indûment une partie de cette valeur au détriment du prolétaire : c’est la plus-value, et le but du communisme, c’est de lui faire rendre gorge.

Il est de fait que l’entreprise exploite des ressources pour les besoins de la production, y compris des « ressources humaines ». Il y avait autrefois des directions du personnel, elles ont toutes aujourd’hui adopté cet anglicisme, ressources humaines pour human resources. Il faut avouer que c’est économiquement correct, mais l’exploitation des ressources humaines est légitime et n’a rien à voir avec « l’exploitation de l’homme par l’homme » fantasmée par Marx, ce sophiste monstrueux dont la postérité intellectuelle a exterminé cent millions d’innocents. Le dictionnaire distingue bien plusieurs acceptions du mot exploitation, qui signifie simplement en premier lieu : « Action d’exploiter, de faire valoir une chose en vue d’une production », mais aussi : « Action d’abuser de quelqu’un à son profit ». L’entreprise capitaliste exploite les ressources humaines dans le premier sens, non dans le second, sauf exception.

Proudhon, qui était moins malhonnête que Marx, a dit plus simplement : « La propriété, c’est le vol. » Tout est là. Si c’était vrai, ce ne serait pas un vol de prendre l’argent des riches et le cambrioleur qui visite un hôtel particulier du seizième arrondissement de Paris ne ferait au fond qu’anticiper la juste redistribution qui devrait avoir lieu dans la société future.


4. L’égalité contre la justice

En France, depuis longtemps, on a tendance à confondre l’égalité avec la justice. Les plans qui se sont succédé de 1946 à 1992 avaient notamment pour objectif « la réduction des inégalités ». Cette politique impliquait une forte redistribution par l’impôt. Elle portait donc atteinte au droit de propriété. La ponction que l’État effectue sur le revenu ou le patrimoine pour financer ses dépenses n’est en effet légitime que si celles-ci le sont. Dès lors qu’elles visent simplement à réaliser un transfert de richesses, elles ne le sont plus. La déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789, dans son article 2, range la propriété parmi les « droits naturels et imprescriptibles de l’homme ». L’article 17 énonce que la propriété est « un droit inviolable et sacré ». Si l’on prenait ces affirmations au pied de la lettre, comme on le devrait, on devrait en conclure que la politique de redistribution est anticonstitutionnelle, puisque la déclaration, citée en préambule de la constitution, est considérée comme intégrée à celle-ci.

Il faut admettre cependant que l’on est ici dans le domaine des jugements de valeur. Pour bien comprendre ce dont il s’agit, imaginons un cas d’école. Un despote éclairé a le choix entre deux systèmes sociaux. Dans le premier, les pauvres gagnent 2.000 euros par mois, les riches 4.000 euros par mois, soit deux fois plus. Dans le second, les pauvres gagnent 3.000 euros par mois, donc moitié plus que dans le précédent, mais les riches, eux, gagnent 9.000 euros par mois, trois fois plus que les pauvres. Ainsi, les inégalités se sont considérablement accrues dans le second cas, mais le sort des pauvres s’est nettement amélioré. Quel est le meilleur système social ? Si vous êtes un fanatique rongé par l’égalitarisme, donc de gauche, vous préférerez le premier, bien que les pauvres soient plus pauvres, parce que l’inégalité est moins grande. Si vous êtes un être raisonnable, vous opterez pour le second, puisque tout le monde y gagne. En termes savants, on appelle cela un optimum de Pareto.

Mais alors, comment définir la justice dans la société, formule plus lourde, mais moins équivoque que « justice sociale », qui paraît, elle, impliquer la redistribution. Nous ne voyons pas pour notre part de meilleur critère que celui proposé par Hayek. La situation sociale est juste quand elle résulte du respect intransigeant des règles de juste conduite héritées de la tradition. Donc, en particulier, et c’est essentiel, du respect du droit de propriété. Cela n’a rien à voir avec l’égalité et l’on ne peut fixer par avance quel sera le degré d’inégalité qui en résultera, on peut seulement dire qu’il sera juste. Aujourd’hui, par exemple, les vedettes, les sportifs de renom touchent des cachets mirobolants. Un crétin qui donne des coups de pied dans un ballon qui ne lui a rien fait pourra gagner 100 millions d’euros en une année. La productivité marginale de ces individus est démultipliée, pour le producteur, par l’élargissement de la scène au monde. Au lieu que ces vedettes soient financées par 10.000 spectateurs qui ont acheté le billet d’entrée du stade, elles le sont par un milliard de téléspectateurs à travers les budgets de publicité. Mais ce phénomène n’emporte nullement une augmentation générale des inégalités.

Nous nous garderons de faire des prévisions, mais il est de fait que de nombreuses statistiques prouvent que les inégalités ont considérablement diminué en France depuis le début du XXe siècle. Entre 1910 et 2010, la part du centile supérieur dans les revenus est passée de plus de 20% à moins de 10%. La part du décile supérieur dans les revenus est passée de 45% à 25%. La part du centile supérieur dans les patrimoines est passée de 70% à 25%. La part des revenus du capital dans le revenu national est passée de 40% à 25%. L’essor des classes moyennes, de ce « groupe central » dont parlait Valéry Giscard d’Estaing dans Démocratie française en 1976, est la manifestation la plus éclatante de la réduction des inégalités.

Il y a un signe qui ne trompe pas : c’est la quasi-disparition des domestiques. En 1910, à la Belle Époque, un bon bourgeois, une personne à l’aise dans la société, pouvait facilement employer trois, cinq, dix domestiques… Aujourd’hui, le même, c’est-à-dire celui qui est situé au même niveau dans l’échelle des revenus, emploie péniblement une femme de ménage à temps partiel, en général immigrée… En effet, en 1910, une personne du centile des revenus les plus élevés gagnait 50 à 60 fois plus qu’un domestique, aujourd’hui, elle en gagne 10 à 15 fois plus, ce qui change tout. La réduction du nombre des domestiques ne s’explique pas seulement par l’invention de l’aspirateur et de la machine à laver.

Il est fort possible que cette tendance se renverse, puisque nous sommes passés de l’ère de l’énergie à l’ère de l’information. Dans la première, la productivité marginale du travail de l’ouvrier augmentait bien plus vite que celle de l’ingénieur, d’où la réduction de l’échelle des salaires. Il se pourrait qu’il en aille autrement dans l’avenir. Quoi qu’il en soit, la justice n’a pas grand-chose à voir avec l’égalité.


5. Réforme fiscale

Il nous revient maintenant d’esquisser un projet de réforme qui soit à la fois juste et efficace, c’est-à-dire qui respecte le droit de propriété et autres règles de juste conduite tout en remettant notre pays sur la voie de la croissance pour qu’il retrouve sa place dans le monde.

Il y a tout d’abord un impôt à supprimer et un autre à créer.

L’impôt sur les succession ou donations est un pur scandale, non seulement parce que les taux sont exorbitants, mais surtout parce qu’il est indécent dans son principe : c’est un impôt sur l’altruisme. Il doit être aboli purement et simplement, sous réserve d’un droit d’enregistrement qui ne pourrait dépasser 2%.

En contrepartie, si l’on peut dire, il faut que la France recouvre à nouveau des droits de douane. C’est nécessaire économiquement, comme on le sait depuis Frédéric List, qui a distingué fort sagement la théorie des valeurs échangeables et la théorie des forces productives. Un certain protectionnisme, qui doit rester mesuré, est nécessaire. Le président Trump nous a donné l’exemple aux États-Unis. Comme notre économie est malheureusement très inférieure à celle de ce pays, il faudra se contenter de taxes plus faibles, mais un taux minimum de 5% paraît raisonnable. Évidemment, cette politique exige la sortie de l’union européenne et du marché commun, le Frexit. Mais force est de constater que ceux-ci ont été un échec à tous égards et notamment sur le plan économique.

L’impôt sur le capital n’est pas aberrant en soi. Il est pratiqué en Suisse, pays qui est un modèle de raison et de libéralisme. Il est normal que chacun contribue aux charges communes en fonction de ses moyens. Encore faut-il que le taux soit modéré (il est partout de moins de 0,5% en Suisse, quel que soit le canton). Au delà de 0,5%, on entre dans la zone de l’impôt confiscatoire, qui porte atteinte au droit de propriété. Si l’on pense que celui-ci est « inviolable et sacré », c’est inacceptable. Si l’on sait que le droit de propriété est le fondement de la prospérité générale, c’est aberrant. On peut envisager un taux de 0,2% seulement, bien inférieur au taux de 2% de la taxe Zucman envisagée pour les « ultra-riches ». Encore faut-il qu’il ne pèse pas seulement sur les particuliers, mais aussi sur les entités collectives que sont les fondations, fonds de dotation et associations.

En pratique, il y a lieu de dédoubler l’impôt sur la fortune. D’une part, un impôt sur la fortune mobilière perçu par et pour l’État, d’autre part, un impôt sur la fortune immobilière perçu au profit des communes. Ce dernier pourrait être confondu avec la taxe foncière. Pour éviter l’inquisition fiscale, il y aurait lieu de le calculer en fonction de la surface et du volume des biens immobiliers, sans considération de ce qui est à l’intérieur. Bercy vient à cet égard de s’illustrer en prévoyant d’augmenter la taxe foncière pour tous ceux qui disposent d’une douche, d’une salle de bains ou d’un cabinet… La furie fiscale n’est pas seulement le fait des élus, elle est aussi le fait des fonctionnaires.

L’impôt sur le revenu devrait disparaître à terme, puisqu’il est intrusif, il pénètre dans la vie intime des particuliers. On est forcé de le garder un certain temps pour financer le budget, même si celui-ci était allégé par la tronçonneuse importée de l’Argentine de Milei, mais il faut qu’il soit proportionnel et non progressif. Non que la progressivité soit en soi illégitime si elle n’atteint pas des niveaux excessifs, mais elle est nuisible en réduisant l’activité économique. Nous proposons un taux unique de 20%, avec la suppression de toutes les niches fiscales, qui sont le fruit de la démagogie des élus à la recherche d’une clientèle.

L’impôt local est un autre grand sujet. Nous en avons proposé la réforme dans un livre du Carrefour de l’Horloge, La démocratie locale, un pari pour la France. Le principe est de localiser l’impôt pour que les recettes de la commune et autres collectivités locales viennent de ses électeurs et non de l’État. À cet égard, la suppression de la taxe d’habitation voulue par le sieur Macron relève de la pure démagogie. Il faut la rétablir.

Pour ce qui est des impositions sociales, dites cotisations, nous avons proposé une autre réforme dans Privatiser la sécurité sociale, ainsi que dans le précédent éditorial (octobre 2025) relatif à la réforme des retraites. Le principe, pour l’assurance maladie, est de séparer la fonction d’assurance de la mission d’assistance et de laisser les individus sortir du système public pour s’assurer ailleurs. Pour les retraites, la vraie solution est le compte virtuel, mais il faut en tout état de cause retarder l’âge de la retraite et diminuer les pensions.


6. Conditions politiques

Pour que la réforme soit possible, il faut que les Français prennent conscience de ce que l’État leur coûte. Deux mesures techniques sont indispensables. Primo, il faut effacer la distinction artificielle entre cotisations patronales et cotisations salariales et faire apparaître le plein salaire sur un « bulletin de paye-vérité ». Secundo, il faut revenir sur le prélèvement à la source, conçu pour que l’impôt soit indolore, ce qui est antidémocratique.

Il faut l’avouer, la démocratie représentative pousse à la démagogie de la redistribution. Paradoxalement, la solution peut venir de davantage de démocratie par le référendum d’initiative populaire. Il faut quand même faire très attention aux conditions du scrutin. La campagne doit être longue pour que les gens soient informés convenablement et puissent échapper à la doxa diffusée par les media du système. De plus, il faut prohiber le vote à l’avance ou à distance. Depuis que la Suisse a adopté le vote par correspondance, le résultat des votations est moins bon. C’est peut-être dû à la fraude, mais aussi tout simplement au fait que les votants qui se rendent physiquement dans le bureau de vote sont plus motivés et plus indépendants de l’intoxication médiatique.

Enfin, rien ne sera possible tant que les Français n’auront pas élu un président de la république digne de ce nom, qui s’emploiera à remettre notre pays dans la voie du renouveau.

 
 
 

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