top of page
  • Photo du rédacteurHenry de Lesquen

Le meilleur de notre canal Telegram (mai-juin 2023)

Dernière mise à jour : 30 juin 2023

Adresse du canal : t.me/lesquenPNL

Prendre part à la discussion : https://t.me/joinchat/UteH4ZHK65HG12RP


Question de Paul, le 6 mai :

Vous présentez le collectivisme et le cosmopolitisme comme antagonistes. Théoriquement c'est vrai, Marx était très virulent contre l'immigration par exemple.

Pourtant dans le paysage politique français, la frontière est un peu floue. LFI se réclame du collectivisme mais est un parti immigrationniste. LFI serait donc cosmopolite avec un collectivisme de façade ? J'ai l'impression que la frontière se dessine entre le PCF de Roussel et LFI. Pourtant LFI ne se confond pas avec Renaissance, parti cosmopolite absolu.

Est-ce parce qu'ils constituent une opposition contrôlée ? Faudrait-il introduire une seconde dimension pour définir la gauche en France ? L'antagonisme socialisme/cosmopolitisme est-il compromis par cet exemple ?

Réponse d’Henry de Lesquen :

L'opposition entre le collectivisme et le cosmopolitisme, qui sont les deux pôles antagonistes de la gauche, n'est nullement théorique, elle est fondamentale, bien qu'il s'agisse de types idéaux et que les idées politiques aient tendance à s'hybrider. Ainsi, Trotsky, qui était au départ aussi collectiviste que Staline, a fait un pas en direction du cosmopolitisme pour s'opposer à celui-ci en développant sa théorie de la révolution permanente. Sa judéité n'y était pas pour rien, de même que celle de la grande majorité des trotskistes, parce qu'ils n'avaient pas l'amour de la patrie en raison de leur appartenance à un groupe allogène.

Mélenchon est fondamentalement collectiviste, mais sa stratégie est de capter le vote des immigrés. Il lui faut donc être immigrationniste et ajouter à son idéologie personnelle une bonne dose de cosmopolitisme. Roussel est resté davantage proche du collectivisme marxiste d'un Georges Marchais, qui était hostile à l'immigration.

Disons que Mélenchon est collectiviste à 75%, cosmopolite à 25%. L'infâme Macron est cosmopolite à 90%, collectiviste à 10%. L'opposition Mélenchon-Macron est celle des deux pôles antagonistes de la gauche que sont le collectivisme et le cosmopolitisme. Notez que l'un comme l'autre viennent du Parti socialiste. LFI, comme "En Marche", devenu "Renaissance", ne sont qu'en apparence de nouveaux partis. Ce sont bien plutôt des scissions du PS. Les deux pôles idéologiques ont beau être antagonistes, ils sont issus d'une même matrice, l'utopie égalitaire, et ont longtemps cohabité en France dans le même cadre, le Parti socialiste, avant que Mélenchon et Macron, chacun de son côté, missent fin à ce mélange intime.


Billet de Charles Boyer, @Antares_554 sur Gab, où il l’a publié initialement (https://gab.com/Antares_554/posts/110345429762778540) :



L’espace politique n’est pas à une dimension mais à deux dimensions, et le clivage droite-gauche est aujourd’hui plus axé sur l’opposition du nationalisme au cosmopolitisme, que du libéralisme au collectivisme (c’est plus l’identité qui est en cause que la liberté). Lorsque les gens vous disent que le clivage droite-gauche n'existe plus, c’est qu’ils ne comprennent pas qu’il n’est pas dépassé, mais qu’il est déplacé, il s'est métamorphosé. C'est-à-dire qu'il n’est pas unidimensionnel, il est bidimensionnel, non pas sur un espace linéaire, mais sur un espace à deux dimensions.

Autrefois, le communisme (avec le marxisme), était opposé au libéralisme économique (avec la défense des libertés individuelles), mais aujourd’hui, comme l’idéologie dominante mondiale depuis la révolution cosmopolite de mai 68 est le cosmopolitisme, nous avons basculé du côté du cosmopolitisme, et c’est le nationalisme, ou le populisme, qui s’oppose au cosmopolitisme. Donc Macron ce n’est pas la droite, ce n’est pas le centre, c’est la gauche cosmopolite, il est au sommet sur l’axe du cosmopolitisme, et sur l’axe du collectivisme au libéralisme, il est un peu près au centre, voilà.

La gauche c’est l’expression idéologique de l’utopie égalitaire, avec ses deux pôles antagonistes, le collectivisme (ou le marxisme) d’un côté, et le cosmopolite de l’autre. Il n’y a pas de symétrie entre la gauche et la droite, et d’un point de vue philosophique et métapolitique, la gauche et la droite n’ont rien à voir. La droite c’est tout ce qui n’est pas la gauche, donc la droite est forcément diverse, elle n’a pas d’essence sinon celle de s’opposer à cette maladie mentale qu'est la gauche, car la gauche est une maladie de la pensée politique.

Autrefois, c’était les communismes qui étaient l’essence de la gauche, de la gauche marxiste, mais aujourd'hui, le collectivisme, ça donne essentiellement le marxisme qui fait florès encore aujourd’hui en Chine, qui a d’ailleurs trouvé quelques lettres de noblesse avec Mélenchon. Et il faut bien le dire en pratique nous avons subi le collectivisme lors de la tyrannie à prétexte sanitaire.

Mais donc voilà, le clivage droite-gauche existe, et pour rester dans la compréhension politique, il faut reconnaître comme forces actives le nationalisme qui s'oppose au cosmopolitisme. Simplement l’opposition entre la liberté et le collectivisme (ou libéralisme/collectivisme si vous voulez), était orienté autrefois sur l'axe libéralisme/marxisme, et maintenant il est plutôt orienté sur l'axe des ordonnées entre le cosmopolitisme et le populisme (ou le nationalisme), c’est simple à comprendre, enfin, simple à comprendre, c’est plus compliqué que ce qu’on voit actuellement.

Commentaire d'Henry de Lesquen :

Votre graphique sur les deux dimensions du clivage droite-gauche est intéressant, mais il n’est pas parfait. Voici quelques observations.

1. Vous essayez apparemment de réduire cette analyse à deux dimensions pour revenir à un clivage unidimensionnel. C’est une erreur. Il faut supprimer les mentions « extrême droite » et « extrême gauche » dans les diagonales et la mention « centre » dans deux des quatre quadrants. On se situe plus ou moins à gauche ou à droite sur l’axe des abscisses « collectivisme-libéralisme », comme sur l’axe des ordonnées « cosmopolitisme-nationalisme » et on est d’extrême gauche ou d’extrême droite quand on est quelque part sur le pourtour du graphique, au centre pour x = 0 ou y = 0.

2. Il n’y a pas lieu d’apporter des explications sur les axes, comme « égalité » et « liberté » sur celui des abscisses, ce qui ne sert à rien. Pour les ordonnées, c’est pire, parce que le « nihilisme » ne recouvre qu’une partie du cosmopolitisme, qui est aussi mondialiste.

3. Pour ce qui est des cas particuliers, je ne mettrais personne en dehors du carré, donc Boris Le Lay devrait descendre en -4,9 (x = -4, y = 9). Pour les autres, je dirais : Marine Le Pen -3,8 ; Melenchón -8,-2, Macron 2,-9, Pécresse 6,-8, Henry de Lesquen 8,9. J’ajouterais : « PND (Benoist) -7,-4 ».

4. Pour que ce soit plus pédagogique, je vous propose de titrer : « Les deux dimensions du clivage droite-gauche » et de donner la précision entre parenthèses : « collectivisme (gauche) », « libéralisme (droite) », cosmopolitisme (gauche) », « nationalisme (droite) ». Je mettrais aussi « marxisme » à côté de « collectivisme », mot qui n’est pas forcément bien compris, comme vous avez mis « populisme » au dessus de « nationalisme ».

5. Je précise enfin que la notion de clivage droite-gauche, pour être nécessaire, qu’elle soit unidimensionnelle ou bidimensionnelle, n’en est pas moins trompeuse, parce qu’elle suggère qu’il y aurait symétrie entre la droite et la gauche, ce qui est inexact. Il y a bien une essence de la gauche, qui est l’expression idéologique de l’utopie égalitaire, et bien qu’elle soit écartelée entre les deux pôles antagonistes que sont le collectivisme et le cosmopolitisme, mais il n’y a pas d’essence de la droite. On est à droite quand on s’oppose à la gauche, définition purement négative. Le clivage droite-gauche est d’ailleurs une anomalie qui remonte à ce que Paul Hazard a appelé « La crise de la conscience européenne » et qu’il a daté des années 1680 à 1715. Normalement, la gauche est marginale et on peut espérer qu’elle le redevienne un jour…


Question de « J », le 12 mai :

Bonjour Monsieur de Lesquen, que pensez-vous et qu'avez-vous pensé du c9m (la commémoration du GUD (entre autres) pour la mort de Sébastien Deyzieu) ?

Était-ce un bon moyen de faire passer des idées anti-immigration ? Était-ce un événement globalement positif pour les nationalistes ?

Réponse d’Henry de Lesquen :

Oui, il est positif de commémorer la mort d'un martyr de la cause nationale. Mais l'ennui, c'est que ces jeunes gens ont scandé : "Jeunesse, Europe, révolution !"… La révolution est intrinsèquement perverse, l'Europe est un mythe antinational, la jeunesse est un moment à passer… Mieux valait dire, par exemple : « Race, nation, réémigration ! »


Citation de Pierre de Ronsard (1524 – 1585)

France de ton malheur tu es cause en partie ; Je t'en ai, par mes vers, mille fois avertie : Tu es marâtre aux tiens, et mère aux étrangers, Qui se moquent de toi quand tu es aux dangers, Car sans aucun travail les étrangers obtiennent Les biens qui à tes fils justement appartiennent.


Réponse d’Henry de Lesquen à une remarque sur l’épistémologie de Karl Popper, le 26 mai :

Karl Popper est surfait. Sa contribution à l'épistémologie est nulle. Son critère de "réfutabilité" (falsifiability) n'apporte rien au principe de la science expérimentale énoncé notamment par Claude Bernard au XIXe siècle. Et Popper en fait un usage absurde, en expliquant que le marxisme (de son frère d'ethnie Marx) et la psychanalyse (de son frère d'ethnie Freud) ne seraient pas des sciences parce qu'elles ne seraient pas "réfutables"… Or, si ce ne sont pas des sciences, c'est d'abord, bien sûr, parce qu'elles ne définissent pas un domaine particulier de la connaissance, mais que ce sont des théories qui s'appliquent, pour la première, à l'histoire et à l'économie, pour la seconde, à la psychologie ; ensuite parce que ce sont des théories fausses, qui ont été amplement réfutées, n'en déplaise à Popper. C'était une idiotie de première grandeur de prétendre qu'elles ne pouvaient pas l'être et j'y vois une complaisance coupable.


Rappel d’Henry de Lesquen, le 7 juin :

Un vrai identitaire est nationaliste. Un vrai souverainiste est nationaliste. Un vrai patriote est nationaliste. Un vrai républicain est nationaliste. Le nationalisme est identitaire, souverainiste, patriotique et républicain.


Question de Clément Bernard, le 12 juin :

À quel moment faites-vous « naître » la nation Française ? J’ai toujours eu l’intuition que le sentiment national était né à Bouvines, sous notre bon roi Philippe Auguste et ses barons ralliés…

Réponse d’Henry de Lesquen :

La nation française et la civilisation occidentale sont nées au XIe siècle. Parmi les événements fondateurs de cette double naissance, on peut citer l'avènement d'Hugues Capet en 987, le schisme en 1054, la chanson de Roland au XIe siècle, la première croisade en 1096, le royaume normand dans le sud de l'Italie et la prise de Bari aux Byzantins en 1071, le Filioque en 1014, la réforme grégorienne en 1075… Bouvines ne fut possible que parce que la France était déjà une nation.


Citation de Ludwig von Mises (1881 – 1973) :

À sa naissance, l'homme est la progéniture et l'héritier de ses ancêtres ; le précipité et le sédiment de tout ce que ses aïeux ont éprouvé forment son patrimoine biologique.

Quand il naît, il n'entre pas dans le monde en général, mais dans un environnement particulier. Les qualités biologiques innées et héritées, et tout ce que la vie a imprimé sur lui, font d'un homme ce qu'il est à tout instant de son existence. C'est son destin, sa destinée. Sa volonté n'est pas "libre" au sens métaphysique du terme. Elle est déterminée par son passé et par toutes les influences auxquelles lui-même et ses ancêtres ont été exposés. Son héritage et son environnement dirigent les actions d'un homme. Il ne vit pas seulement comme homme in abstracto ; il vit comme fils de sa famille, de sa race, de ses proches et de son âge, comme un citoyen de son pays… Il ne crée par lui-même ses idées et ses normes de valeur, il les emprunte à d'autres. Son idéologie est ce que son environnement lui enjoint.

Seuls très peu d'hommes ont le don de penser des idées nouvelles et originales et de changer le corpus traditionnel des croyances et des doctrines.


Remarque d’Henry de Lesquen, le 23 juin :

L'anglicisation du vocabulaire a commencé au XVIIIe siècle sous la funeste influence de la franc-maçonnerie, d'origine anglaise, et des philosophes cosmopolites comme Voltaire. En français, on disait un poupon pour un petit enfant ; "bébé" est la transcription de l'anglais "baby". Sous la Révolution, les cercles de pensée se sont appelés des "clubs". Plus tard, ce sont des Français, les frères Lumière, qui ont inventé le cinéma, mais leurs réalisations se sont appelées des "films", mot anglais qui signifie "pellicule". Ce sont des Français, Binet et Simon, qui ont défini le QI, quotient intellectuel, et qui ont fait les premières analyses, mais ces opérations s'appellent des "tests", mot anglais qui signifie essai, épreuve, ou encore examen, expérience et, bien sûr, analyse… Un ingénieur des ponts et chaussées a cru intelligent de parsemer les routes de France de panneaux "Stop", mot anglais qui signifie "Halte" ou "Arrêt"… alors même qu'en Angleterre, jusqu'à une date récente, c'était "Halt". Au téléphone, on dit "allo", transcription de l'anglais "hello", alors que nous devrions dire "holà", à l'instar des Espagnols, qui disent "ola"… Et nous disons bêtement "New York", alors que nous devrions dire "La Nouvelle York", comme on dit La Nouvelle Orléans ou La Nouvelle Delhi, à l'instar des Espagnols, qui disent "Nueva York".

Au parlement du Royaume-Uni, lorsque la "House of Commons", chambre basse, a voté une loi, le héraut clame, en français : "Soit baillé aux seigneurs !", pour que le texte soit transmis à la "House of Lords", chambre haute. Il faut donc traduire le nom de celle-ci : "chambre des seigneurs", et non "chambre des lords", en ne traduisant qu'à moitié. Mais le pire, c'est de dire "chambre des communes" pour "House of Commons", puisque les "commons" sont les gens du commun, par opposition aux "lords", les seigneurs, et nullement nos communes, unités administratives de base. Il faudrait dire : "chambre du peuple". On pourrait aussi appliquer à l'Angleterre le vocabulaire de notre Restauration : chambre des députés, chambre des pairs.

0 commentaire
bottom of page