Retraites : quarante-trois ans de démagogie et d’irresponsabilité qui ont ruiné la France
- Henry de Lesquen

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1. Moins d’actifs, plus de retraités
L’âge de la retraite était fixé à soixante-cinq ans depuis la création du régime des salariés en 1910 et il avait été confirmé lors de la création de la sécurité sociale en 1945, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Il y a un siècle, beaucoup de salariés n’atteignaient pas cet âge. Heureusement, l’espérance de vie des Français a augmenté considérablement, passant de quarante-sept ans en 1900 à quatre-vingt-deux ans en 2025. La logique élémentaire aurait donc voulu que l’on retardât l’âge fatidique de la retraite à taux plein. Pourtant, lorsque François Mitterrand a été élu président de la république en 1981, encombré du programme commun des socialistes et des communistes, il a fait l’inverse, alors que l’espérance de vie avait déjà atteint soixante-quinze ans : en 1982, quelques mois seulement après sa prise de fonctions, il a ramené l’âge de la retraite à soixante ans. On se serait attendu à ce que la “droite”, ou ceux qui portent cette étiquette, revînt sur cette réforme calamiteuse en arrivant au pouvoir, comme elle l’a fait en 1986, puis en 1995 et en 2002. Elle l’a tout juste amendée à plusieurs reprises, sans jamais oser revenir à soixante-cinq ans.
Or, l’espérance de vie a, fort heureusement, encore augmenté en quarante-trois, de 1982 à 2025, passant donc de soixante-quinze à quatre-vingt-deux ans. De surcroît, ce qui est beaucoup moins heureux, la natalité s’est effondrée. L’indice de fécondité, qui était encore de 2,03, non loin du seuil de renouvellement des générations, n’a cessé de chuter et il est tombé à 1,63 aujourd’hui, étant observé que ce faible niveau est majoré par les naissances des allogènes et qu’il est encore plus faible pour les Français de sang. Le vieillissement de la population s’est terriblement aggravé. Le rapport du nombre des actifs à celui des retraités, qui était de 4 pour 1 dans les années cinquante, est en 2025 de 1,7 pour 1. Aujourd’hui, 10% des dépenses sociales sont financées par l’emprunt. C’est une des raisons principales de l’explosion de la dette et des prélèvements obligatoires, somme des impôts et des cotisations sociales, qui conduit la France à la ruine, avec la menace chaque année plus grande du défaut de paiement. Cela ravalerait notre pays au niveau de la Grèce ou de l’Argentine d’avant Milei et sa tronçonneuse budgétaire.
2. Classe politique à la ramasse
Il est donc effarant qu’en 2025 on en soit encore à discuter de savoir si l’âge de la retraite doit être fixé à soixante-deux ou soixante-quatre ans. La classe politique est à la ramasse. Il est évident, pour toute personne sensée, qu’il devrait être portée à soixante-sept ans au minimum dans le régime paramétré que nous avons dans notre pays. Élisabeth Bornstein, alors premier ministre, qui avait fait adopter sa mini-réforme en utilisant l’article 49, alinéa 3, de la constitution, s’est déclarée prête à l’abandonner pour complaire aux socialistes. Évidemment, Jean-Luc Melenchón, qui était vent debout contre la réforme, applaudit à sa suspension. Et c’est, significativement, aussi la position de la funeste Marine Le Pen, qui s’était illustrée, entre autres, en votant l’inscription du droit à l’avortement dans la constitution, et qui refuse catégoriquement de se dire de droite : on ne la démentira certainement pas sur ce point ; elle n’est pas de droite, encore moins d’extrême droite, mais bel et bien de gauche et donc marquée du sceau de la démagogie et de l’irresponsabilité.
3. Dire la vérité aux Français
Le report de l’âge de la retraite n’est pas seulement une question financière. C’est aussi une question économique : les Français ne travaillent pas assez. Les socialistes ont fait beaucoup de mal. Après François Mitterrand en 1982 et la retraite à soixante ans, nous avons eu droit à Martine Aubry en 1998 et les trente-cinq heures pour la durée hebdomadaire du travail. Il en résulte que les Français travaillent beaucoup moins que les Allemands : le nombre annuel d’heures travaillées par tête d’habitant est de 724 en Allemagne, de 666 en France. Les conséquences en sont dramatiques en termes de croissance et de niveau de vie. Notre beau pays est en décadence. Celle de l’économie résulte de celle de la morale politique.
La France a besoin d’un homme d’État qui dirait la vérité aux Français. Il est en effet stupéfiant que 70% d’entre eux, si l’on en croit les sondages, souhaiteraient l’abandon de la mini-réforme d’Élisabeth Bornstein et le retour à soixante-deux ans. Ce n’est pourtant pas dans l’intérêt des retraités, évidemment, ni même dans celui des plus jeunes, disons de ceux qui ont moins de cinquante ans, puisque, dans la perspective lointaine et théorique d’avoir la retraite plus tôt, ils seraient en attendant victimes du matraquage des cotisations sociales.
À cet égard, la première chose à faire pour que les Français connaissent la vérité et qu’ils en mesurent toute la portée, c’est que le bulletin de paye la leur révèle et donc que l’on fasse disparaître la différence artificielle entre cotisations salariales et cotisations patronales. La seule chose qui compte, c’est le coût total du salarié pour l’employeur, qui inclut, en sus du salaire, l’ensemble des cotisations de tout ordre. Alors, ils comprendront enfin leur malheur. Le simple fait qu’une mesure aussi facile à réaliser, aussi nécessaire pour avancer, qui devrait relever de l’évidence, ne soit pas encore en vigueur, est révélateur du niveau du débat public. On attend donc un véritable homme d’État qui, au lieu de patauger dans la démagogie, aura le courage d’expliquer à nos concitoyens qu’ils doivent travailler plus et plus longtemps s’ils veulent assurer leur propre avenir et celui de leurs enfants, s’ils veulent sauver la France de la décadence, s’ils veulent lui rendre sa grandeur. L’aurons-nous lors de la prochaine élection présidentielle, en 2027 ou plus tôt si Emmanuel Macron avait le bon goût de démissionner ?
4. Lutte des âges
La France est un cas particulier : les retraités y sont en moyenne mieux payés que les actifs, alors que c’est le contraire dans les autres pays. En vérité, cela n’a rien de scandaleux en soi. Au moment où le salarié prend la retraite, la pension qui lui est impartie est calculée avec une réfaction sensible par rapport à son salaire, mais celui qu’il a obtenu en fin de carrière est en général bien supérieur à celui qu’il avait au début. Comme notre régime de retraite est paramétré, il nage forcément dans l’arbitraire. On peut seulement conclure de cette situation qu’il faut ralentir l’évolution des pensions, en les désindexant, sauf les plus modestes. Il va de soi également que l’abattement de 10% pour le calcul de l’impôt sur le revenu qui a été accordé aux retraités n’a aucune justification et qu’il doit être aboli.
Le sort plus favorable des retraités alimente une atmosphère détestable de hargne des plus jeunes envers ceux qu’ils appellent les boomers, c’est-à-dire les enfants du baby-boom, de l’explosion des naissances qui a suivi la seconde guerre mondiale. Ces derniers, en effet, ont payé des cotisations moins élevées et ont pris plus tôt la retraite. Pour éviter l’anglais, on pourrait qualifier cette tranche d’âge de “génération 68”ou de soixante-huitards, car ce sont eux, du moins certains d’entre eux, qui ont déclenché la révolution cosmopolite en 1968, laquelle a entraîné la France dans la voie de la décadence.
La lutte des âges est un phénomène aussi naturel et inévitable que la lutte des classes, aussi détestables qu’elles soient l’une comme l’autre. Elle se manifeste d’abord, à titre individuel, par la crise de l’adolescence et la révolte des enfants contre leurs parents. Elle a pris dans l’histoire, chez les Aryas, la forme extrême du Männerbund décrit par Stig Wikander, ces bandes de jeunes guerriers vouées à la violence et au pillage. Ce sont un peu partout dans le monde, comme la France l’a connu en 1968, à cause de l’allongement de la durée des études, ces groupes d’étudiants qui virent aux extrêmes, plutôt à l’extrême gauche aux États-Unis, plutôt à l’extrême droite en Pologne… En France, la presse s’émeut de voir les universités devenir des bastions de “l’antisémitisme”, tout au moins de l’antisionisme pro-palestinien.
Concrètement, les jeunes Français trouvent que la génération 68 gagne trop sans rien faire. Il est vrai qu’elle a hérité de la croissance des “trente glorieuses” dont parlait Jean Fourastié, de ces années où le PIB augmentait de 5% ou plus grâce au travail et à l’épargne de leurs parents, et qu’ils sont loin d’avoir fait aussi bien. Elle ne mérite donc pas le privilège qu’elle s’est attribué lorsqu’elle a exercé le pouvoir. La revendication d’une baisse de la masse des retraites ou du moins du niveau moyen de celles-ci est donc compréhensible et légitime. C’est nécessaire et c’est inévitable. Il faut en effet rétablir au plus vite l’équilibre des comptes sociaux pour ne plus alimenter la dette publique. Comme il ne saurait être question pour un esprit responsable d’accroître les cotisations ou de faire des ponctions sur le budget de l’État, et comme le report de l’âge de la retraite, quand il aura lieu, aura surtout pour effet de réduire la croissance du nombre des retraités, la seule solution sera de diminuer les retraites les plus élevées, aussi impopulaire que cela soit pour les personnes concernées.
On pourra faire un bon usage de la lutte des âges si elle conduit les jeunes générations à rejeter les idées cosmopolites des soixante-huitards. Ils détruisent la France, ainsi que les autres pays occidentaux, par l’immigration et l’écologisme, comme le président Donald Trump vient de le proclamer dans son grand discours à l’assemblée générale de l’ONU le 23 septembre 2025. Mais une fois ce résultat acquis, il sera temps de dépasser la lutte des âges pour recouvrer une unité nationale forte et féconde. L’idéal n’est pas de ce monde, sans doute, mais on peut s’en rapprocher lorsque les jeunes respectent les vieillards et que, les uns comme les autres, ils communient dans le culte des ancêtres qui ont fait la France et lui ont donné sa grandeur à nulle autre pareille.
5. Capitalisation et répartition
Certains voudraient, au nom du libéralisme, nous vendre la retraite par capitalisation. C’est une fausse bonne idée. Le pur libéralisme demanderait la disparition pure et simple du régime obligatoire des retraites en laissant à chaque individu le soin d’épargner pour préparer ses vieux jours. La retraite par capitalisation est tout aussi collectiviste que la retraite par répartition, avec cette différence, quand même, que l’on peut théoriquement laisser au cotisant le choix de son fonds de placement. La capitalisation soumet le retraité aux aléas du marché boursier. Les Chiliens, qui l’avaient adopté sous la dictature du général Augusto Pinochet, en sont revenus.
Au demeurant, l’opposition entre capitalisation et répartition n’est pas celle que l’on croit en général. Le régime par répartition n’a rien à voir avec une pyramide de Ponzi. En fait, entre le salarié qui cotise et le retraité qui reçoit une pension, il y a un intermédiaire : l’État, ou une caisse de retraite qui est un faux nez de l’État, quel que soit son statut, établissement public ou autre. Tout se passe comme si le salarié prêtait de l’argent à l’État, acquérant ainsi une créance, à charge pour celui-ci d’honorer sa dette en versant les mensualités ou les annuités correspondantes pour un capital cédé en viager. C’est le mécanisme fondé sur des paramètres du régime actuel qui brouille cette logique et c’est une des raisons d’en sortir pour passer à la notion de compte virtuel.
6. Retraite par compte virtuel
La réforme qu’il faudra adopter et qui est au programme du Parti National-Libéral repose sur la notion de compte virtuel. C’est le principe qui a été adopté en Suède et qui a été proposé en France par un économiste, le professeur Jacques Bichot. Les cotisations de chaque individu sont inscrites sur un compte virtuel, un peu comme dans un régime de retraite à points, sauf que ce ne sont pas des points, mais des valeurs monétaires. On inscrit sur ce compte individuel toutes les cotisations versées dans l’année, étant rappelé, bien sûr, que l’on ne fait plus de distinction entre cotisations salariales et cotisations patronales. À la différence d’un compte en banque, celui-ci est virtuel en ce sens que l’on ne peut pas en disposer pour ses dépenses actuelles et qu’il sert seulement à déterminer le montant de la future pension de retraite, le moment venu. Les cotisations versées s’accumulent dans le compte année après année et sont revalorisées en fonction du taux d’intérêt légal.
Dès lors, il n’est plus question d’âge de la retraite à taux plein ou à taux partiel. Le salarié peut prendre la retraite quand il veut. Le montant de son compte virtuel lui est accessible en permanence, ainsi que celui de la pension qu’il toucherait en prenant la retraite immédiatement. Celui-ci est fonction, d’une part, du montant du compte virtuel, d’autre part, de son âge et de son espérance de vie grâce à un calcul actuariel objectif, indépendamment du cas particulier, des ennuis de santé de l’individu… Ce sera une puissante incitation à continuer à travailler puisque, plus l’on partira tard, plus la pension sera élevée, plus l’on partira tôt, plus elle sera faible.
Dans la pure logique du système, la pension est calculée comme pour une vente en viager d’après le montant du compte virtuel, qui devient alors bien réel, par application des intérêts légaux. La somme des pensions de retraite ainsi calculée détermine la masse des cotisations à prélever sur les actifs.
Afin d’éviter un dérapage du système, on fixera un âge minimum et un âge maximum pour la prise de la retraite, qui pourraient être respectivement de soixante ans et soixante-quinze ans. De plus, tout retraité pourra cumuler retraite et emploi, en ouvrant alors un nouveau compte virtuel qui lui donnera droit ultérieurement, après une seconde prise de retraite, à une pension supplémentaire. Ainsi, le nombre des actifs sera majoré.
7. Hiver démographique
La France, comme la grande majorité des pays du monde, est entrée dans un hiver démographique. Notre nation est menacée de mort par la dénatalité. Il ne s’agit donc pas seulement du régime des retraites, mais il est évident que la baisse des naissances et la déformation de la pyramide des âges rendent de plus en plus difficile d’équilibrer celui-ci. Il est vital de redresser la natalité française, nous voulons parler de la natalité vraiment française, celle des Français de sang, et non de celle des immigrés. Une grande politique de relance de la natalité doit exploiter les possibilités qu’offre à cet égard le régime de la retraite par répartition, surtout dans la forme du compte virtuel. La solution est simple et évidente : il faut majorer le compte virtuel à chaque naissance. Nous proposons à cet égard le calcul suivant. Sur la base du salaire actuel et de l’âge moyen de la retraite, on calculera la valeur actuelle théorique du compte virtuel in fine, abstraction faite de l’enfant. On calculera ensuite le supplément que représenterait la moitié du salaire de l’enfant (la moitié parce qu’il faut deux parents pour faire un enfant) pendant toute la période où l’enfant sera censé travailler en même temps que son père ou sa mère, compte tenu de l’âge moyen du premier emploi. Et on ajoutera une plus-value au compte virtuel en proportion du rapport entre ces deux sommes. Ainsi, le père ou la mère verra immédiatement dans son compte virtuel le bénéfice qu’il tirera de la naissance. Ce sera une puissante incitation à mettre des enfants au monde.
8. Conclusion
Le régime des retraites est un enjeu majeur pour notre pays qui est entraîné à cet égard dans la spirale du déclin par les suppôts de la démagogie et de l’irresponsabilité. Il faut exorciser les démons de la décadence pour rendre sa grandeur à la France.









Capitlisation c/ repartition.
C'est unw question qui appartient a l'industrie des assurancesLe mode nprma lde comstitutio d'une reriate est ja capitalisation: on epargne pour ses vieux jours, lw nominalisme de la monnaie a ruine les epargnants, Face a cette situation, les traitres de Vichy ont impose la repartition; ce qui est une heresie, car cela revient a appliquer a un risque "qui depend de la vie humaine" une technique destinee a l'assurance-incendiem ce qui permet d'eviter la constitution de provisions. Le risque est alors celui de l'alea conjoncturel et demographique; nous y sommes, c'est normal, c'est voulu. La probleme s'etait pose en 197- et les actuaires avaient invente une solution qui consistait a servir en repartition les services passes, c'est-a-dire…